Osteria de Memmo

On vous l’a dit et répété : Rome, c’est un musée à ciel ouvert, aussi imperméable au changement que Cyril Hanouna à l’élégance. Mais où dans le monde a-t-on autant envie de crier « dieu merci » qu’ici ? Si le réactionnaire est vilipendé à juste titre lorsqu’on évoque d’autres sujets que ceux de la table, il devient parfois un héros en cuisine.

Les carbonara permettraient de faire un marathon sans avoir faim après

En fait, au-delà de l’évidente fraîcheur des produits, une chose qui va de soi sous ces latitudes, il y a chez Memmo, près de la Piazza Navona, toute la jovialité et le bonheur simple d’être attablé devant une assiette qui ne rate que rarement son objectif : vous restaurer. Ainsi, à mon arrivée trône une cagette de champignons de saison. Pour peu que vous le demandiez, le serveur évoque alors les différentes options pour les préparer : une fricassée, des linguine…

La vie est simple

A quoi bon se compliquer la vie ? Les carbonara (à la romaine), généreuses en goût et abondantes en quantité, permettraient de faire un marathon sans hypoglycémie, mais les scaloppine al marsala se révèlent décevantes, avec une sauce qui rappelle les mauvaises heures de la brasserie parisienne, et une cuisson abusive. Mauvais choix du jour, sans doute. La Peroni fait glisser le tout, avec le sourire.

L’atmosphère contribue à atténuer la déception. Avec plus de quarante ans de métier, Memmo est toujours debout, c’est peut-être un détail pour vous, mais la bonne humeur en dit beaucoup, et on pardonne volontiers un faux pas… en échange d’une assiette de champignons et de quelques pasta.