Golden Chicken

Bien avant que la tendance n’arrive en France, les Asiatiques étaient déjà fous du monoproduit, comme si ne s’atteler qu’à une seule tache était forcément synonyme de qualité. Mais c’est peut-être l’époque qui veut ça, l’avis d’autrui est une assignation à résidence. Toujours est-il que mon article du moment porte sur un sujet bien plus léger : le Hainanese chicken rice.

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Kézako ?

C’est une recette qui provient du sud de la Chine (du Hainan, l’aurais-tu deviné, ô sagace lecteur ?) dont les émigrants ont propagé un plat-repas aussi populaire que peu cher et savoureux. Prenez un poulet jaune de préférence bien gras, pochez-le. Puis, utilisez l’eau de la cuisson agrémentée de gingembre et d’ail pour cuire le riz, et vous obtiendrez la base du chicken rice, un riz gras et aromatique. Le poulet est servi à part, généralement désossé et accompagné de légumes verts, d’un bouillon sur la même base et de sauces diverses, dont une est basée sur le gras du poulet mélangé du gingembre frais et parfois avec de la ciboulette thaïe.

Poule au gras d’or

Chez Golden Chicken à Sai Kung, village de pêcheurs des nouveaux territoires hongkongais, haut lieu du tourisme vert sabbatique et dominical, vous trouverez une formule légèrement revue à la sauce locale, en effet, la recette est devenue davantage populaire à Singapour de nos jours. Nonobstant, dans cette gargote brinquebalante de 14 couverts, à la décoration inexistante, vous pourrez découvrir ce poulet au goût en or, à l’étroit, en partageant généralement votre table avec d’autres clients, et en observant la ronde de ceux qui viennent chercher un poulet à emporter. D’ailleurs, ça se dit poétiquement « Un poulet à promener » !

Le propriétaire a beau être un ancien garagiste reconverti en 2000, la cuisson est presque parfaite : la chair est tendre et lisse, salée ce qu’il faut avec la pointe d’acidité qui vient se fondre avec le gras du riz et le croquant des légumes. Totalement jouissif, simple et sans complexe.

Pour même pas une poignée de Hong Kong Dollars, c’est là un sacrifice de poulet que le Ministère Amer aurait approuvé avec la bénédiction du celui de l’Intérieur. Courez-y si vous passez dans le coin.