Les Maisons de Campagne

« Il y a ceux qui vont à la campagne et ceux qui en profitent »… Tel est le «claim » imparable des propriétaires des Maisons de Campagne, nouveau concept de résidence hôtelière, à moins d’une heure de Paris. Et, franchement, qui n’a pas eu de maison de campagne à lui, ou n’en a subi les corvées étant petit, leur jette la première pierre… Le résultat est là.

• 

• 

• 

La maison de campagne : rêve vs réalité

Car oui, la maison de campagne, tout le monde en rêve, mais trop souvent cela se résume à un déménagement hebdomadaire avec toute la smala et 48h de stress pour essayer de réparer la toiture, aménager la chambre du petit dernier et faire une tarte aux pommes pour le goûter du dimanche avant de rentrer tôt pour éviter les bouchons… Bref, en termes de repos après une semaine citadine éreintante, on repassera ! Sans compter – ou plutôt si – que ce fantasme bourgeois coûte bonbon à l’entretien et n’est même pas sûr d’être vu comme une belle transmission par des rejetons qui pourraient bien se déchirer à son sujet au moment de l’héritage (Hello Tchekov et consorts).

Quand, soudain, des petits génies du marketing ont eu la bonne idée de se pencher sur le sujet pour « cracker » le concept et rendre l’expérience week-end à la campagne « seamless ». Ok, ça jargonne pas mal, mais pour résumer l’idée, Les Maisons de Campagne, c’est le mariage réussi de Chateauform (les séminaires) et du Club Med (pas celui des Bronzés, merci) : soit un séjour à la campagne pour toute la famille, dans un cadre magnifique, en all inclusive. Le rêve ? Pas loin.

La promesse

« Mieux qu’un hôtel, une maison. Mieux qu’une maison, le temps d’en profiter ». Rien à redire, le cadre de cette première Maison de campagne est splendide : dans les Yvelines (près de Thoiry), Villiers-le-Mahieu, château du 17^ème siècle avec dépendances, transformé et décoré avec goût, sur un domaine de 21 hectares. Dès l’arrivée aux abords du château, avec ses tours et ses douves, le charme opère. Et, si dans l’entrée le retour à la modernité (avec distributeur de pop-corn et salle de cinéma) peut déconcerter, il est aussi la promesse d’un week-end 100% plaisir.

De fait, difficile de rivaliser avec le nombre et la diversité d’activités proposées : tennis, badminton, golf, pétanque, ping-pong, vélo, barque, piscine (couverte et découverte) pour les activités en plein air. Cinéma, salle de sport, spa (massages Nuxe en supplément), karaoké, salle de jeux vidéos, poker, jeux de société pour les activités à l’intérieur. Soit 32 activités en tout ! Chapeau bas.

Autre énorme avantage de cette expérience, même pour les cordons bleus, c’est de pouvoir évacuer la question des repas (achats, préparation et vaisselle) le temps du séjour, sans le côté formel de l’hôtel. Ici, on se sert dans les frigos, on se sert au bar, bref, on fait comme chez soi, le service en plus. Au programme, selon la formule choisie : déjeuner, goûter, apéritif, dîner et petit-déjeuner. Franchement, on avait un peur du côté ‘cantoche’ et finalement, c’est plutôt une bonne surprise. Les produits sont frais, locaux et même s’ils sont cuisinés simplement, le tout est plutôt très correct. Mention spéciale au petit-déjeuner, dont certains hôtels plus ‘capés’ feraient bien de s’inspirer.

Rien à redire sur les chambres non plus (98, toutes avec vue sur le parc du château) : modernes, bien équipées, bien insonorisées (tant mieux vu le nombre d’enfants) et plutôt spacieuses ; réparties entre le corps principal et les dépendances. A noter que celles au-dessus du spa offre l’avantage non négligeable de pouvoir descendre au spa en peignoir. (On ne se refait pas). Bonus pour les parents épuisés et au bord de la crise de nerfs : vos gamins peuvent être pris en charge dans des dortoirs chics et surveillés !

Là où le bât blesse ?

En toute honnêteté, difficile de critiquer car le format est plutôt très bien pensé. Le rapport qualité/prix aussi, avec une formule 24h à 169€, 36h à 259€ et 48h à 329€, par personne, tout compris. Seuls bémols, mais de taille pour Orgyness : le vin, très médiocre. Aucune bonne bouteille, ni en blanc ni en rouge, ni même en rosé, alors qu’il y a de l’offre ! Et le côté un peu grégaire malgré tout, car bien que les lieux soient très spacieux et permettent de s’isoler, l’homo weekendus semble préférer le contact de ses pairs…

Mais bon, si la prochaine fois on peut trouver une bonne quille ou venir avec la sienne sans payer un abominable droit de bouchon, promis on trouvera tout le monde très gentil…