Les Grands Verres
Restaurants

Les Grands Verres

Notre avis : 2/5

Paris échappera-t-il à la malédiction des restaurants de musées ineptes (chapitre MCXXIII, serait-on tenté d’ajouter) ? Après l’heureuse surprise de la terrasse du Camondo qui rompait enfin avec une longue tradition de médiocrité dans le cercle étroit des concessions parisiennes, le gourmand parisien aura-t-il le droit de jouir de nourriture de qualité intellectuelle ou alimentaire ?

Locaverres

L’ouverture des Grands Verres, restaurant du Palais de Tokyo remplaçant le défunt et fort oubliable Tokyo Eat a fait grand bruit avec, à la barre Quixotic, l’équipe surtout reconnue pour des lieux où le cocktail est roi tels que le Glass, la Candelaria ou le Mary Céleste. Les Grands Verres ne dérogent pas à la règle, même si c’est la table locavore et la cuisine de Preston Miller qui nous intéressent aujourd’hui.

Soyons clairs et concis : dans une ambiance un tantinet béton-frigo-déco, l’assiette est réussie. Des produits frais et de saison, peu transformés et sans prétention, le contrat est rempli, à l’instar de ce bel artichaut cuit au four Josper qui exhale longuement des arômes de bois fumé, flanqué de sa vinaigrette bien balancée et légèrement épicée. A l’instar d’un poisson du jour – un lieu jaune me semble-t-il – certes plus anodin dans la façon, mais qui se laisse dévorer.
La carte des vins est aussi le théâtre d’une bonne surprise : elle est classée par domaine, avec un petit dessin du vigneron. Didactique et diablement utile pour qui aime à se pencher sur une sélection originale sans dérouter.

Patatra

Insupportable en revanche : le service (que nous mettrons sur le compte d’un rodage laborieux). Un serveur qui annonce un verre de chardonnay alors que j’avais commandé un Mâcon, et qui m’explique avec condescendance que le chardonnay est le cépage du blanc bourguignon… ça donne envie de lui demander un Chateauneuf du Pâpe, histoire qu’il m’énumère les 13 cépages. Ensuite, on observe jusqu’à 20 minutes d’attente entre les plats, et lorsqu’on proteste, la serveuse s’énerve. D’ailleurs, elle finit par retirer les assiettes avant qu’elles ne soient finies. Bref, on pourrait vous en raconter d’autres, mais je n’ai pas la place ici.

Pour conclure, avec une politique tarifaire tout à fait honnête (13€ le plat du jour et une formule midi à 21€), il va falloir parier sur le verre à moitié plein ou à moitié vide. Et comme ce sont des Grands Verres, le pari est d’autant plus risqué. Si le service et la régularité pointent le bout du nez, nous vous recommandons d’y aller sans la moindre hésitation. En revanche, si c’est pour refaire un déjeuner en 1h45 en semaine, ce sera pour les oisifs nantis qui n’ont d’autre activité que de se remplir la panse.

Restaurants Les Grands Verres

Déjeuner de 12 h à 14 h 30 / Dîner de 19 h à 23 h
Brunch le week-end, de 11 h à 16 h
Bar à cocktails ouvert de midi à 2 h

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Notre avis : 2/5