Din Tai Fung Londres

Les Din Tai Fung, c’est cette chaîne taïwanaise fondée en 1958 devenue tellement célèbre que le quidam s’y précipite sans réfléchir, nonobstant le lieu du globe où il se trouve, le temps qu’il fait et l’argus de la Citroën Xantia. A grand tort d’ailleurs, puisqu’une des meilleures leçons qu’on puisse tirer lorsqu’on habite en France est qu’on ne téléporte pas un terroir. Eh oui, tant que le Capitaine Kirk ne sera pas des nôtres, la Champagne ou le Limousin auront leur mot à dire, du moins sur la scène gastronomique et viticole.

Canada Dry

Ainsi, lorsqu’on passe la porte du Din Tai Fung de Covent Garden, on y retrouve tous les codes des 160+ restaurants de Taiwan, Hong Kong, Indonésie ou Singapour, et j’en passe. On y retrouve toutes les généreuses et appétissantes effluves aussi, ainsi que les brigades qui s’affairent en cuisine dans un tourbillon permanent, anonymes sous leurs masques et besogneux, afin de nous servir les fameux dimsums, dont les légendaires xiaolongbao que nul n’arrive à produire correctement en France (j’ai bien dit « nul »).

Ratages en série

Mais il y a là une forte contradiction entre l’incroyable capacité de Din Tai Fung à produire en masse ces merveilleuses bouchées, et la qualité finale qui, si elle s’avère fort correcte pour ce qui est devenu un acte systématique et dépourvu d’âme, devient médiocre à l’aune d’un restaurant de spécialités régionales. Sans compter que le service est poussif, voire négligent, et il arrive plusieurs fois lors d’un repas d’avoir affaire à 3 voire 4 serveurs différents. L’attente est bien entendu énorme, même si la technologie (et l’incontournable bar chez les Anglais) la rendent supportable à coups de SMS et d’alcool peu sélectionné. Enfin, les plats arrivent dans un rythme erratique et à des températures mal contrôlées.

Moralité : pour de la bonne cuisine asiatique, il vaut mieux espérer vivre assez longtemps pour assister à la naissance de James T Kirk.