Le Prince de Galles, Paris
Hôtels

Le Prince de Galles, Paris

Notre avis : 5/5

C’est lorsqu’arrivent les premiers frimas que l’envie de se blottir dans un cocon de luxe pointe son nez. Oubliée, la légèreté des corps sans l’entrave des habits. Oublié, le sol gorgé de soleil qui exhale sa douce chaleur sous les pieds nus. C’est dans ces moments-là que l’on songe à des lieux d’exception comme le Prince de Galles, cet hôtel d’inspiration arts déco, bâti dans les années 20 pour héberger les fastes de l’insouciance d’après-guerre, accueillant des personnalités aussi diverses que Marlene Dietrich, Elvis Presley, Winston Churchill, ou Rita Hayworth.

un curieux voyage temporel sans l’aide de la fameuse machine d’Herbert George Wells

Du coup, passer les chasseurs amidonnés pour pénétrer dans le hall, dont les 115 chambres et 44 suites ont été récemment rénové par Pierre-Yves Rochon, aurait même quelque chose d’intimidant, même pour un aficionado du luxe. Doit-on rappeler l’obligation à l’excellence d’un tel lieu ? Par bonheur, l’hôtel n’a pas été transformé en temple du design minimaliste et fonctionnel, et a préféré garder sous ses lustres Delisle, dont les premiers modèles avaient été créés en 1929, le marbre noir Saint Laurent et l’ébène macassar qui confèrent élégance et profondeur.

Life is Suite

Puis monter dans une Suite Makassar, conçue comme un anachronique appartement parisien du Triangle d’Or, c’est faire un curieux voyage temporel sans l’aide de la fameuse machine d’Herbert George Wells. Il est aisé d’imaginer une Coco Chanel en train de chatter sur son iPhone devant la coiffeuse tout en sirotant un verre de Delamotte en provenance du mini-bar. En revanche, il est difficile de déceler le moindre fastidieux souci de gain de place ou d’économie dans les 75m2 de cette intimité… quel soulagement. Il y a un mélange sans complexe de matériaux nobles, de confort presque vieillot, et de détails technologiques qui améliorent le confort, qui met immédiatement à l’aise. Loin de l’effrayante œuvre de designer qui néglige l’humain, on se retrouve au centre de l’attention,ce qui comprend sa part de réconfortant. A noter aussi que la salle d’eau a également sa temporalité propre avec des produits Christian Lacroix qui vous renvoient directement aux 90’s !

Quant au reste de l’établissement, nous avions déjà évoqué précédemment les bonheurs de la cuisine de Stéphanie Le Quellec, avec les espaces de restauration conçus par Bruno Borrione, mais soulignons qu’un grand hôtel parisien n’en serait pas un sans sa table étoilée d’une part, et sans un bar comme les Heures de l’autre, un lieu versatile animé par Christopher Gaglione et Cyrille Kerkaert : digne et sans façons la journée avec une atmosphère plus sérieuse, et vêtu d’une pénombre intimiste le soir, pour déguster des cocktails dont l’exécution valent le détour (dont un dirty martini qui mérite bien son adjectif de dirty).

Art de vivre

Il y a un art de vivre différent pour chaque grand hôtel parisien, et c’est ce que ce voisin du George V souligne à chaque instant, avec son atmosphère si particulière d’après-guerre sans nostalgie, qui donne envie de faire des folies, et de prendre des bains de champagne (n’essayez pas, c’est onéreux et tout de même très froid). Ainsi, lorsqu’au petit matin, on repasse la porte pour débarquer dans le brouhaha de la circulation de l’avenue, on repart avec cette impression propre aux fins de récréation, rendus que l’on est à la froide réalité du présent.

Le Prince de Galles
33 Avenue George V, 75008 Paris
Tél. 01 53 23 77 77

Site Internet : http://www.princedegallesparis.com
Suite Makassar à partir de 2080$ par nuit

 

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Notre avis : 5/5