Le Neuvième Art
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Le Neuvième Art

Notre avis : 4/5

Tapons tout de suite là où ça fait mal : Lyon, qui se targue d’être la véritable capitale de la gastronomie, ne compte aujourd’hui aucun restaurant trois étoiles et seulement trois deux étoiles ! Le Neuvième Art fait partie de ceux-là ; même si le chef Christophe Roure n’avait pas attendu de déménager à Lyon pour gagner ses galons. Mais trêve de badinage, si la Gaule se sent un peu diminuée, Le Neuvième Art vaut à lui seul de passer la Loire…

Cette adresse a été testée sur invitation

Epure et maîtrise

Pour y voir un chef dans son élément, à l’aise dans tous les registres, en parfaite osmose entre fond et forme. Car oui, si le cadre est contemporain, son art (neuvième ou pas), l’est lui aussi. Et, si on craint un peu de froideur en pénétrant cette salle aux tons verts et feutrés, comme en découvrant le visuel des premiers plats, c’est tout le contraire qui se révèle au fur et à mesure de l’expérience. Ou même de la performance, pour rester dans le champ lexical… Pourtant, on est aux antipodes de la démonstration fumeuse. Le chef, MOF depuis plus de dix ans, n’en est plus là. Chez lui, tout est dans la précision du geste, l’épure, la régularité. En un mot, il a atteint la sérénité, tout simplement.
Mais alors dans l’assiette, me direz-vous ? C’est à la fois surprenant et limpide, à l’instar de ce « ragout de coquillages et girolles, parfumé à la citronnelle et gingembre frais, réhaussé d’une hollandaise au siphon ». Une très grande entrée. Côté viande, le « bœuf wagyu ‘Blackmore’ cuit au feu de bois, céleri boule en croûte de sel et poudre menthe » fond tellement en bouche qu’il pourrait faire virer la cuti d’un vegan convaincu, c’est dire !
L’ensemble du menu, de la mise en bouche aux mignardises, en passant par l’incroyable chariot de fromages, est un sans-faute. Quant à la cave, elle fait la part belle au Rhône, sans être chauvine pour autant.

Tout un art

Mais, ce qui touche surtout et achève d’emporter l’adhésion, c’est l’extrême harmonie qui règne ici et qui tient sans aucun doute à la passion et à la gentillesse du chef et de sa femme. On sent une brigade épanouie et une salle au diapason. Tout en discrétion, à mille lieux des caméras et du « foodbusiness », le couple a su créer une très belle adresse, une vraie maison. Gageons que dans peu de temps, Lyon regagne avec Le Neuvième Art, la gloire d’un trois macarons.

Restaurants Le Neuvième Art

Ouvert du mardi au samedi, déjeuner et dîner
Menus : de 50 à 150€

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Notre avis : 4/5