Que du Bon
Restaurants

Que du Bon

Notre avis : 4/5

C’est le retour de la grande assiette. La généreuse, la bonne, la mal dressée, la bordélique, celle de traviole qui sent fort, la patte à peine épilée et le maillot en jachères, celle que vous ne montrerez pas sur Instagram, celle qui n’a pas peur de grossir et qui ne regarde la balance que lorsqu’il s’agit d’horoscope, la bien pleine, la pas assez maigre, la pourfendeuse d’avocado toast et de thé vert, celle qui vous coûtera 20km de footing ou 6 séances de pilates, la terreur du vegane, la sultane du gras, l’ambassadrice des canailles endimanchées, la tueuse de régime, celle qui dit merde à Dukan et Ducon et ignore Ducasse, celle qui pense qu’il y a au moins 50 fruits et légumes dans le vin, celle qui n’est pas méticuleusement disposée à la pince à épiler en asymétrique, celle dont on ose demander du rab, celle qui vous dégrafe la ceinture, celle qui ne passe pas à la télé, celle qui fait parler la bouche pleine, celle dont vous pouvez épeler les ingrédients, celle que votre boulimie approuve pendant que votre anorexie réprouve, celle qui vous tutoie, celle qui préfère les tôles aux étoiles, la malpolie, l’imparfaite, l’irrépentante, et l’assoiffée.

« Que » c’est déjà beaucoup

Cervelle de veau pochée
Saint Pierre de ligne, légumes primavera et pesto de pousses vertes

A la baguette de Que du Bon, Marc-Antoine, un vétéran de la nuit parisienne, gourmand vintage et entrepreneur qui a trouvé en cette table déjà bien établie du 19ème arrondissement, le véhicule idéal pour ses envies voraces. A l’orchestre, Laetitia Noury, ancienne de la Robe et le Palais et de la Tour d’Argent, pour une proposition au cordeau : cervelle de veau pochée bien fondante, avec une pointe de fraîcheur beurre citron flanquée de poireaux, St Pierre de ligne, légumes primavera et pesto de pousses vertes, ou encore pomme de cœur de ris de veau, beurre citronné, grenailles et blettes.

Le registre est décomplexé, sans concession à une morne modernité dont les préoccupations diététiques assomment le gourmand et sa joie de vivre.

Autres penchants coupables de l’ami Marco, les vins naturels. Mais attention, pas uniquement des jus dont le perlant indécrottable rappelle le vent des vaches et le trop plein de flageolets. Une large sélection de régions et de propriétés permettent de déguster des quilles variées à des tarifs toujours raisonnables. Pour exemple, le Romo du Domaine des Huards, un blanc 2016 de chez Michel Gendrier est un très bon millésime tout en miel avec cependant une belle fraîcheur et des fruits croquants. Ou encore le Clos d’Henri Milan en 2007 est un assemblage classique syrah et grenache, équilibré, sur la fraîcheur, entre des tannins élégants et des douces notes chocolatées et quelques épices en fin de bouche.

Do you, do you Buttes Chaumont

Marc-Antoine Surand

Alors, faut-il y aller ? Oui, dites merde au chou kale et courez-y. Cependant, puisqu’on a l’esprit critique chez Orgyness je vais tout de même en émettre deux : c’est un peu loin car il faut se rendre dans le 19ème pour profiter de cette table, et la patronne est vraiment trop poilue pour moi (voir photo). Sinon, allez-y. Tout de suite.

Restaurants Que du Bon

Formule midi à partir de 15€
A la carte à partir de 42€
Du mardi au vendredi de 12h à 14h, et de 19h45 à 22h30
Le samedi de 19h45 à 23h

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Notre avis : 4/5