The Other Room
Bars

The Other Room

Notre avis : 4/5

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler qu’un certain Ernest Hemingway a passé tellement de temps à écumer les bars de Singapour qu’il a laissé une empreinte indélébile au Raffles, où il ne sifflait pas de mojitos. Non, madame. Et c’est fort de cette information essentielle que nous poussons la porte dérobée du Marriott, (tellement bien dérobée que franchement, on n’y aurait à peine mis les chiottes) pour entrer dans The Other Room, qui figure à la 35ème place du dernier classement des meilleurs bars d’Asie (le premier étant aussi à Singapour).

Cette adresse a été testée anonymement

La décoration n’a pas grand chose à dire, elle laisse la part belle aux produits. Seule fantaisie que s’accorde Dario Knox, des inscriptions éphémères de-ci delà qui hésitent entre la phrase de comptoirs et l’aphorisme de Buko… pourquoi pas si ça peut détendre. Après tout, vous êtes au pays des interdictions multiples, la prohibition n’est jamais loin.

Negroni party

À la carte, il y a par bonheur l’art et la manière, des propositions plurielles qui tournent autour de classiques piochés dans l’histoire. Ainsi trouve-t-on au moins deux variantes au Negroni : le 1928, « à la Lucien Gaudin » (escrimeur olympique français) composé de gin, triple-sec, Campari et dry vermouth, servi dans un verre finement ciselé et givrée dans lequel on déverse soi-même le contenu d’une flasque cachée dans un coffre, lui-même caché dans un exemplaire d’Orgueils et Préjugés ! Équilibré et juste, le 1928 réussit le tour de force de se passer de gros glaçon sans hâter la dégustation pour autant.

Il y a également le Negroni del Bosco (gin, Campari, vermouth dry de framboises et vermouth doux), une approche plus légère, fruitée voire acidulée du classique qui séduira sans doute davantage le néophyte craignant l’amertume. Servi dans une sorte de calice en bronze, ce second opus ne correspond certainement pas au Saint Graal en dépit de son contenant, mais constitue un agréable divertissement.

Le service est par ailleurs soigné, permettant un dialogue simple et ouvert avec les bartenders pédagogues mais sans détails superflus, qui vous expliquent par exemple que, de même que les whiskies bénéficient de plus en plus d’un « finish » pour leur donner un caractère spécifique, The Other Room est le seul bar au monde ayant 300 produits au « finish » 100% maison. Loin de n’être qu’une alternative, The Other Room est donc au moins une bonne destination, et pas seulement lorsque vous cherchez les toilettes du Marriott !

Bars The Other Room

Du lundi au jeudi de 18h à 3h
Du vendredi au dimanche de 18h à 4h

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Notre avis : 4/5